Statut autoentrepreneur: Quels sont les tenants et les aboutissants ?
Avoir le statut autoentrepreneur aujourd'hui est tentant... Mais connaissez-vous en bien les tenants et les aboutissants avant de vous lancer à l'aveuglette ?
Oui ce statut plaît à beaucoup, et oui aussi, ce statut est parfois détesté. Voici pourquoi : ci-dessous une question qui nous est envoyée par une fidèle lectrice, qui résume parfaitement le nombre de questions qui nous sont régulièrement posées à propos de l'autoentreprenariat.
Question :
Le statut autoentrepreneur : que paie-t-on exactement ? |
Je cherche à comprendre les tenants et aboutissants du statut d'auto-entrepreneur dont les mérites sont beaucoup vantés, ceci alors qu'une revue d'économie (Capital, si je ne me trompe), publiait fin 2011 des données montrant que près de 50% avaient dû renoncer après à peine un an.
Une question précise : le "vous ne payez rien si vous ne gagnez rien" se traduit par quoi au moment où vous gagnez des sommes très faibles, impossible d'en vivre ? Je crois savoir que les caisses (urssaf, caisse maladie, retraite, csg, rds et autres prélèvements obligatoires) sont alors dues et ce, à un taux/montant forfaitaire très élevé, même s'il est prélevé en différé. De plus, l'absence de cotisation assedic met les auto entrepreneurs qui doivent cesser leur activité en situation de précarité renforcée, non ?
Personnellement, je suis très tentée par une telle aventure mais dans certains secteurs, il faut de toutes façons un capital de départ assez conséquent - que je n'ai pas - et mon expérience sous statut de travailleur indépendant pendant 14 ans m'a appris à me méfier d'Urssaf/caisses et autres formes de prélèvements obligatoires qui n'ont rien de "favorable" aux petits revenus.
Merci de votre réponse qui intéresse plusieurs personnes autour de moi. Vous souhaitant une très bonne journée, je saisis aussi cette occasion pour vous remercier de votre newsletter, exceptionnelle !
Therese D.***
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Réponse :
Quel que soit votre statut, ce n’est pas celui-ci qui vous amènera des clients et des recettes.
Le fait que 50 % des AutoEntrepreneurs renoncent n’a rien à voir avec le statut AutoEntrepreneur : ils renoncent parce qu’ils n’ont pas trouvé de client, cela aurait été la même chose avec un autre statut.
Si vous recherchez en priorité à avoir l’assurance chômage, il ne faut pas être autoentrepreneur puisque vous ne pouvez être licencié. Vous devez rechercher un emploi dans une entreprise qui embauche des salariés, et donc vous pourrez être licencié et bénéficier des indemnités chômage et/ou des nombreuses aides publics.
Quel que soit le montant que vous gagnez, faible ou maximum jusqu’à 32000 €, vous payez à la fin de chaque trimestre :
- si vous choisissez le statut AutoEntrepreneur Commerçant vous cotisez sur votre chiffre d'affaire : 12 % protection sociale plus 1 % impôts soit 13 %
- si vous choisissez le statut AutoEntrepreneur Artisan vous cotisez sur votre chiffre d'affaire : 21.30 % protection sociale plus 1,70 % impôts soit 23 %
- si vous choisissez le statut AutoEntrepreneur Libéral vous cotisez sur votre chiffre d'affaire : 18,30 % protection sociale plus 2,2 % impôts soit 20,50 %
L'ensemble des cotisations est collecté par l'Urssaff qui le reverse aux organismes agréés (CPAM - RSI - CIPAV - Impôts - CAF - etc.)
N'oublions pas que le mérite n° 1 du statut autoentrepreneur est sa simplicité de gestion.
Il vaut mieux consacrer son temps à rencontrer des clients que se prendre la tête pour payer le moins possible d'impôts ou de charges sociales.
Et quand on a la chance de gagner correctement sa vie, on est fier de contribuer à la solidarité par ses impôts et cotisations sociales.
Cordialement,
Jean-Yves Fromonot
Ethno Développeur
Formateur Stage Travailler Autrement