L’agriculture française redevient celle d’un pays féodal et sous développé
Faut-il re-localiser l’agriculture ?
Pendant que médias et syndicats attirent notre attention sur les usines qui ferment parce que c’est plus rentable de produire dans d’autres pays, nous ne voyons pas la disparition de notre agriculture.
La terre semblea aujourd'hui appartenir à une minorité de propriétaires qui produisent pour vendre aux pays riches. |
Environ 12 000 fermes par an qui disparaissent. Une ferme fait vivre environ 2 personnes dans les services et commerces des villages environnant. C’est donc environ 24 000 emplois qui disparaissent chaque année.
Derrière la fierté d’être un pays exportateur de denrées agricoles, on ne nous dit pas que nous en importons autant et que notre balance commerciale agricole n’est excédentaire que grâce à l’exportation de vin et de blé.
Nous sommes devenus dépendant des autres pays, par exemple, pour l’importation de tourteaux protéagineux dont nos troupeaux sont dépendants à 80% que ce soit des Etats Unis du Brésil ou d’Argentine. N’oublions pas les légumes importés d’Espagne, de Hollande, d’Italie.
Délocaliser la fabrication d’objets et de services a certes des avantages : cela permet d’aider le tiers monde à se développer et aux consommateurs d’acheter des produits moins chers.
Nous pouvons cependant nous demander s’il est judicieux de délocaliser l’agriculture.
Se nourrir est le besoin de base de chacun. Cela ne choque personne qu’un pays subventionne son agriculture afin de garder sa capacité à se nourrir et afin que chaque habitant puisse s’alimenter a des prix raisonnables.
On ne comprend donc pas pourquoi, l’argent des contribuables sert à créer des entreprises agricoles immenses qui travaillent pour l’exportation de céréales.
En effet l’argent de la politique agricole européenne est donné en fonction du nombre d’hectares et de l’ancienneté.
Continuons comme cela et bientôt, on n’achètera plus des terres pour produire mais pour percevoir des droits à subventions.
La France, un pays sous-développé ?
De la même manière, sous la Monarchie, on achetait le droit d’avoir des privilèges. Nous sommes en train de retourner à une situation que nous critiquons dans les pays en voie de développement : la terre appartient à une minorité de propriétaires qui produisent pour vendre aux pays riches. Au niveau agricole, la France redevient un pays féodal et sous développé.
Chaque fois qu’un agriculteur part à la retraite, un organisme d’état « la Safer » impose que les terres soient vendues à un autre agriculteur déjà gros, au lieu d’installer de nouveaux agriculteurs.**
Si l’on demande aux français leur avis, ils préférèrent sans aucun doute que la terre agricole soit répartie en petites fermes de 30-50 hectares, qui produisent de quoi nous nourrir en respectant l’environnement et notre santé. Nous créerions ainsi 50 000 emplois viables chaque année.
De nos jours l’objectif de l’agriculture n’est plus de nourrir la population mais de gagner de l’argent pour investir dans la finance ou l’industrie ou ailleurs.
Même si l'on n'est pas d’accord, on peut comprendre qu’un système économique privé cherche à transformer la production agricole en une industrie rentable et exportatrice.
Mais que l’Etat utilise l’argent des contribuables pour faire disparaître la capacité d’une population à se nourrir, on croit rêver.
Philippe Desbrosses, Nadia Tarrieu, Jean-Yves Fromonot
** Pour en savoir plus à ce sujet, lire le combat de Philippe Neveu contre la SAFER.
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