L’alimentation Bio et les Industriels
Notre consommation alimentaire
En se sédentarisant au cours de son évolution, l’homme s’est confiné géographiquement à la nourriture la plus proche, peu variée : les céréales, un peu d’élevage. L’analyse des dentitions montre que, comparé à ceux du moyen age, les hommes du paléolithique étaient globalement en meilleure santé.
De nos jours, avec l’amélioration des transports et des communications, nous avons retrouvé un semblant de la nourriture varié de nos ancêtres nomades chasseurs cueilleurs : les maladies liées à des carences nutritionnelles ont quasiment disparu.
Cependant, l’abondance alimentaire ne nous met pas à l’abri de tous les déficits. La richesse en oligo-éléments, minéraux, vitamines... a énormément diminué : les produits actuellement consommés (sucres, matières grasses, farines blanches) ont perdu une partie de leurs constituants naturels au cours de leurs traitements industriels.
Serge Hercberg (directeur de recherche à l’Inserm) : nous sommes passés du concept classique de carence [...] à un nouveau concept de déficiences ou subcarences, telles qu’on les observe dans les pays industrialisés.
L’alimentation Bio
Depuis quelques années semble se présenter une alternative de plus en plus suivie : l’alimentation biologique. Ce type de consommation augmente de 15% par an, 19% des français achètent plusieurs fois par semaines des produits issus de l’agriculture biologique, et 48% en consomment épisodiquement.
Outre le fait d’une amélioration évidente du goût et des qualités nutritionnelles, l’alimentation " bio " revêt aux yeux des industriels les qualités d’un sujet mobilisateur, en fait un véritable phénomène de société, conciliant l’idéal écologiste (pas d’engrais ou de pesticides de synthèse, fertilisation par recyclage des matières organiques naturelles, pas de croisement entre espèces) et l’efficacité d’une technique de pointe.
De plus l’alimentation biologique est porteuse, aux yeux du grand public d’une véritable éthique :
- l’activité de l’agriculteur biologique est très contrôlée : il doit déclarer son activité auprès de la Direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt, et obtenir sa certification auprès d’un organisme agréé (ECOCERT, QUALITÉ FRANCE et ASCERT en France)
- L’agriculture "bio" doit communiquer chaque année le programme de ses cultures ainsi que la comptabilité des matières premières qu'il achète et des produits qu’il vend.
- Ainsi, le logo de l’organisme certificateur est obligatoire sur tous les produits issus de l’agriculture biologique, gage de sécurité et de qualité sur le marché de l’alimentation générale.
La ferme de Sainte-Marthe
La ferme de Sainte Marthe (160 ha consacrés à la production agrobiologique et alimentaire, à la recherche et à l’innovation), est un territoire protégé, au cœur d’une région naturelle : la Sologne.
Constituée de prairies, de terres, d’étangs poissonneux, la Ferme de Sainte Marthe est entourée d’un massif forestier historique de 3000 ha – la foret de Bruaban – ancienne résidence de chasse des Rois de France.
On y pratique l’agriculture biologique depuis ¼ de siècle, sous la conduite d’une équipe compétente animée par Philippe Desbrosses, docteur en Environnement, auteur de plusieurs ouvrages de références sur l’avenir de l’agriculture moderne et le développement du monde rural.
La Ferme de Sainte Marthe devient l’un des premiers Centre-Pilotes dans la Communauté Européenne pour l’application d’une agriculture de qualité, respectueuse de la santé et de l’environnement.
Sa vocation de Conservatoire des espèces potagères et fruitières " oubliées " (plus de 1000 variétés) en constitue l’un des attraits pour les amateurs de bio-diversité et pour les passionnés de jardinage et de saveurs traditionnelles.