La consoude

De la famille des borraginacées (dont la bourrache et le myosotis), la consoude est une plante herbacée vivace. Elle a pour nom latin ‘symphytum officinalis’. Elle est aussi connue sous plusieurs noms, dont langue des vaches, oreilles d’ânes, herbe à la coupure, herbe aux charpentiers etc. Le nom consoude provient du grec et signifie ‘qui favorise la soudure’. Les gens anciens en utilisaient pour fermer et cicatriser les plaies.

La plante varie en longueur entre 30 et 80 centimètres, avec des feuilles velues et épaisses, rudes au toucher et élancées, soutenues par un pétiole solide. La plante comprend principalement une touffe de feuilles, dont émergent des tiges florifères garnies de petites clochettes dont la couleur varie selon les variétés. Les tiges one souvent des ailes, que ne sont autre que les ailes des pétioles qui se prolongent le long de la tige. Cinq pétales soudés ensemble forment la corolle. Les racines de la consoude sont charnues et brunes à noires à l’extérieur, suivant l’âge, et blanches à l’intérieur. Ces racines peuvent pénétrer profondément dans le sol, celles de certaines variétés pouvant aller jusqu’à 180 centimètres de profondeur.

On compte 27 variétés de consoude, parmi lesquelles celles-ci sont les principales :

  • grande consoude (symphytum officinale)
    Il existe plusieurs variations dans les couleurs des fleurs. En principe blanc crème, il existe une variété de couleur mauve également très répandue. Les tiges sont ailées. Les consoudes officinales sont les plus fréquentes en raison de sa dissémination par graines.
  • consoude hérissée (symphytum asperum)
    Aux clochettes rose Bengale virant au bleu de cobalt. La plus rude au toucher. Grand développement, entre dans le groupe dit de Russie.
  • consoude de Russie (symphytum uplandicum)
    Résulte de l’hybridation des deux premières. Les variations dépendent de celles de la consoude officinale du parent. Elles sont bien plus vigoureuses en général que leurs parents et ne donnent pas (ou très rarement) de graines.

La consoude est présente principalement dans les milieux humides et ombrageux, et elle est originaire d’Europe et de l’Asie de l’Ouest. On en recense toutefois de nombreuses variétés également dans les régions froides, spécialement dans les baltiques, ainsi que dans certaines régions équatoriaux, où elles s’acclimatent.

La consoude contient de l'allantoïne, substance qui, stimulant la multiplication cellulaire, accélère la guérison. La racine du mot Symphytum vient du grec alors que celle de consoude est d'origine latine, signifiant pareillement "qui favorise la cicatrisation" . ( Grec: Syumphuo;Anglais du moyen-âge: comferi, comfri; vieux français: cumfirie; latin: conferva, confervere).

Grâce aux propriétés hémostatiques, antiseptiques, régénérantes, on ne soigne pas moins que:

  • beauté de la peau, estomperait les taches de rousseur et de vieillesse, abcès, eczéma, psoriasis,
  • irritations, démangeaisons, piqûres d'insectes et morsures d'araignées,
  • tissus nécrosés, varices, ulcères variqueux, gangrènes, escarres, pieds d'athlète,
  • plaies et inflammations de la bouche en gargarismes et bains de bouche,
  • brûlures, coups de soleil, coupures,
  • otite, conjonctivite, sinusite, mastite,
  • entorse, enflures, muscles et ligaments muscles malmenés, hernies,
  • hématomes, hémorragies internes et pulmonaires,
  • troubles digestifs, diarrhées, colites ulcéreuses, ulcères diabétiques, ulcères pytiques, ulcères gastriques et duodénaux, hémorroïdes, dysenterie...

On soigne les troubles de la peau et on hâte la cicatrisation des plaies et fractures par l'activation de la régénérescence cellulaire avec des cataplasmes en externe. Pour l'usage interne, on se sert de la tisane (french tea), de la teinture ou de l'introduction alimentaire.

Outre ses qualités curatives, la consoude peut, d’après certaines recherches, avoir des usages secondaires, dont les suivants.

  • La consistance de la racine avait orienté les recherches, au début du 19è siècle, afin qu'elle puisse servir de substitut de gomme arabique ou pour confectionner des colles. Sans succès. A noter que des croisements artificiels hors espèce avec la bourrache ont donné des plants dont les racines étaient dépourvues de cette gomme.
  • L'utilisation de la consoude avait été envisagée comme pétrole vert (production de méthane). Avec la hausse inévitable du prix du pétrole, la consoude redeviendra-t-elle rentable?
  • Les feuilles et les tiges de la consoude peuvent servir artisanalement de plante tinctoriale pour la laine. La teinte obtenue dépend du mordant utilisé.

Connue depuis l'antiquité comme plante médicinale, elle a été propagée le long des grandes routes européennes par les pèlerins, les gens du voyage... Plusieurs variétés ont été cultivées par des milliers d'exploitations à des fins fourragères. En vogue au 19 ème siècle en Angleterre, elle a connu un boom extraordinaire après les années1960 aux Etats-Unis et ailleurs pour un usage thérapeutique et jardinier. Les anglais et américains la l’ont donnée plusieurs appelations : comfrey, knitbone, consound, slippery root, ass ear, boneset, pigweed, blackwort, bruisewort, knitback, gum plant, miracle herb etc…Enfin les horticulteurs ont développé des variétés horticoles dans le but d'obtenir des effets de massifs intéressants. On peut donc rencontrer la consoude dans la nature, mais aussi dans les jardins, près des habitations, échappées des cultures ou au bord des chemins.